La démocratie brésilienne en ruines | AOC media – Analyse Opinion Critique
La démocratie brésilienne en ruines | AOC media – Analyse Opinion Critique
Opinion
lundi
28.06.21
La démocratie brésilienneen ruines
Par
Luiz Eduardo Soares
Des sondages publiés cette semaine ont montré quetrois Brésiliens sur cinq désapprouvaient l’action de JairBolsonaro, et une majorité d’entre eux réclameraitdésormais sa destitution. Un retournement de situationspectaculaire à un an d’une élection, pour laquelle l’ex-président de gauche Lula est désormais largement entête des intentions de vote. Mais l’histoire del’accession au pouvoir de l’ancien capitaine invite à laprudence, pour l’héritier de la dictature militaire, latentation du coup d’État n’est jamais loin.
En juin 2013, un million de personnes ont occupé la plusgrande avenue de Rio de Janeiro, dans une atmosphère de fêteet de révolte, brandissant de petites pancartes individuelleshumoristiques, pleines d’indignation et d’ironie, poussant leurscris de guerre et d’amour.
Les dirigeants de la principale organisation nationale desétudiants, marquée à gauche, marchaient, anonymes et étonnés,au milieu de la foule, se demandant qui avait appelé à lamobilisation, qui était responsable, qui avait cet immensepouvoir. Qui, puisqu’il n’y avait ni voiture sonore, ni drapeaux,ni slogans ? Qui, puisqu’il n’y avait pas de partis ni desyndicats ?
Ils ne pouvaient croire que cette marée humaine pouvait semobiliser sans leader, répondant à l’appel spontané des réseauxsociaux. La même chose se produisait, par contagion, danspresque tout le pays. Ils étaient perdus, comme les autresleaders de gauche et de droite, comme le gouvernement deDilma Roussef, dont beaucoup de membres étaient convaincusqu’il ne pouvait s’agir que d’une énième tentative dedéstabilisation de la CIA, de la NSA, « des forces impérialistes,associées aux forces réactionnaires de la bourgeoisiebrésilienne ».
Les gouvernements des États du Brésil ont lancé leur policedans une impossible et sanglante répression qui n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Les manifestations se sontmultipliées. Il suffi sait d’être dans la rue pour se rendre compteque les programmes et les revendications étaient pluriels etcontradictoires, et qu’à côté de groupes supposément de droite,beaucoup d’autres s’identifi aient à des programmes et desvaleurs de gauche.
La seule défi nition fi dèle à la réalité était : Babel. De touteévidence la CIA était présente, mais quand ne l’était-elle pas ?Elle était de toute façon incapable d’organiser une tellemobilisation. Le désir de changement à gauche était égalementlà, animant surtout les jeunes. Tous les courants d’opinion sontdescendus dans la rue. Et lorsque toutes les tendances sont dansla rue, la question politique devient : qui sera capable decanaliser une telle énergie disruptive ? La posture défensive etparanoïaque du Parti des Travailleurs (PT) laissait présager quela gauche de gouvernement ne saurait pas comment faire face àce déplacement des plaques tectoniques de la subjectivitécollective. Elle ne saurait pas comment dialoguer avec cesdésirs et ces affects, ni céder à cette volonté de participation, àce désir de protagonisme.
Dans la rue, une seule certitude était partagée par tous : lareprésentation politique institutionnelle s’était effondrée ; lasociété était devenue trop complexe et dynamique pour lecostume vieillot de la démocratie limitée au vote et au choixentre des discours de plus en plus similaires et éloignés de laréalité quotidienne, surtout dans les grandes villes, maldesservies par des services publics médiocres, en proie à desinégalités abyssales, à la corruption et à la violence, au manquede logements et de transports décents, à la santé publique et àl’assainissement précaires.
Paradoxalement, la société se réveillait de son apparenteléthargie parce que la situation du pays s’était grandementaméliorée dans presque tous les domaines, en particulier sousles gouvernements du PT depuis 2003. Des dizaines de millionsde personnes ont été intégrées à la société de consommation, lechômage a disparu, le salaire minimum a été augmenté, lestravailleurs ont eu accès au crédit, le Brésil a quitté la carte dela faim et les politiques de discrimination positive ont ouvert lesportes des universités publiques aux noirs et aux pauvres.
Les mesures de justice sociale ont été très importantes, bien quetimides et absolument insuffi santes face au racisme structurel, àla brutalité du machisme patriarcal, aux inégalités dégradantesdevant l’accès à la justice, à l’incarcération massive des jeunesdes favelas – dans le cadre de l’hypocrite guerre contre ladrogue –, à la violence policière incontrôlée et aux taux élevésd’exploitation du travail. Les critiques de gauche méprisaientces politiques sociales comme autant de concessions sansintérêt face aux profi ts croissants du capitalisme fi nancier, mais les masses populaires reconnaissaient les avancées comme desréalisations qui transformaient leur vie quotidienne. Ce n’estpas un hasard si Lula a terminé son deuxième mandatprésidentiel en 2010
avec plus de 85 % d’approbation.
La population est descendue dans la rue en 2013 parce qu’ellese sentait habilitée à revendiquer ce qu’elle avait fi ni parpercevoir comme ses droits. Elle en voulait plus, elle voulaitaller plus loin maintenant qu’elle avait compris qu’il étaitpossible et légitime d’obtenir davantage. Les masses populaireset les classes moyennes inférieures, traitées pour la premièrefois comme des citoyens de première zone, ont commencé àagir comme des acteurs de l’histoire de leur pays. La classemoyenne a estimé qu’elle pouvait exiger des services publicsdécents en échange des impôts qu’elle payait. Bien sûr, aumilieu des rumeurs de la foule, rugissaient aussi des voixfascistes et racistes qui rejetaient les politiques dediscrimination positive et les valeurs égalitaires.
Depuis le début des années 1990, la religiosité populaire néo-pentecôtiste s’est rapidement développée, propageant unethéologie de la prospérité qui promet des bénéfi ces dans le basmonde. Les époques de Lula et de Dilma ont confi rmé lesprophéties optimistes, la prospérité était réelle, renforçant lesliens des classes pauvres avec la nouvelle religiosité et seséglises, dont les dirigeants deviendront par la suite, dans leurmajorité, les porte-paroles de l’ultra-conservatisme.
Parallèlement, la croissance, même limitée, a ouvert deshorizons, suscité des attentes, stimulé l’endettement et accru lesambitions. Dans de telles conditions, une crise économique,outre son caractère dramatique, ne pouvait que constituer uneexpérience traumatique, un renversement douloureux etdéprimant des attentes, vécue comme une trahison. Et la criseest arrivée, plongeant le deuxième gouvernement Roussef,en 2015, dans le gouffre de l’impopularité.
L’opposition libérale-conservatrice a alors compris qu’elle avaitlà l’opportunité de réaliser un coup d’État – par une destitutionreposant sur un crime inexistant –, d’isoler le Parti desTravailleurs, les mouvements sociaux progressistes, lesorganisations de travailleurs et de mettre en oeuvre unprogramme néolibéral sauvage, dévastant les droits et les acquis
La fable était la suivante : la société estdominée par l’État – des parasites corrompus– qui vampirise son effort et draine les fruitsde son travail. sociaux inscrits dans la Constitution de 1988 qui avait couronnéla transition de la dictature vers la démocratie.
Dilma Roussef a été remplacée par le vice-président MichelTemer et le programme régressif a commencé à être mis enoeuvre. Rien de tout cela n’aurait été possible, cependant, sansl’opération de lawfare organisée par les élites économiquesavec le plus grand réseau médiatique brésilien, des segments dupouvoir judiciaire, du Parquet, de la police fédérale, des unitésde renseignement américaines et du milieu politique : l’actionanti-corruption dite « Lava Jato » (« lavage express »).
Cette articulation offrait le langage et le récit capables decanaliser et de diriger l’énergie déchaînée en 2013, enmarginalisant et en refoulant la partie inassimilable, résistante àcette appropriation. La fable était la suivante : la société estdominée par l’État – composé de parasites corrompus – quivampirise son effort et draine les fruits de son travail. La tâchedes « hommes de bien » est donc de soutenir lesTorquemadas de la Nouvelle Inquisition, qui mènent uneguerre sainte pour libérer la société par un hygiénisme anti-politique et une purifi cation morale exorcisant la corruption.
Les premiers pas des poursuites contre la corruption semblaientcourageux et bien intentionnés car des criminels en col blancfaisaient l’objet d’enquêtes et étaient arrêtés pour la premièrefois dans notre histoire. Cependant, il est rapidement apparuque les procédures légales et les garanties individuelles étaientfoulées aux pieds. Il n’a pas échappé non plus à toutobservateur attentif et indépendant l’importance des fuitessélectives vers les médias, la focalisation sur les politiciens duPT et la destruction des plus grands entrepreneurs du Brésil, desmultinationales à capitaux nationaux qui employaient descentaines de milliers de personnes, rivalisaient avec lesconglomérats étrangers et avaient développé une expertisetechnique admirée et copiée dans le monde entier.
Il est progressivement apparu que l’objectif était de détruire despans entiers de l’économie nationale, Lula, le PT, les gauches,les mouvements sociaux et toute trace de résistance organisée àl’agenda néolibéral. Tout, fi nalement, a été prouvé, lorsque deshackers ont publié les coulisses de l’opération, après que Lulaait été arrêté et empêché de se présenter en 2018 – 21 joursavant le premier tour du scrutin, il atteignait 40 % des intentionsde vote et Bolsonaro 22 %. Le juge qui a persécuté Lula et qui,à la veille de l’élection, a publié des dénonciations quis’avéreraient plus tard intenables, est devenu ministre de laJustice dans le gouvernement de Bolsonaro. En 2021, le jugeSérgio Moro a été jugé partial par la Cour suprême et lescondamnations de Lula ont été annulées. Jair Bolsonaro, obscur député pendant 30 ans qui n’agissait quepour la défense corporatiste des militaires et était connu par sespairs comme médiocre, inculte, grossier, misogyne, homophobeet extrémiste, a été élu président en 2018, défendant le mêmeprogramme néolibéral qui avait porté Temer au pouvoir lors ducoup d’État parlementaire de 2016. Lors du vote sur ladestitution de Dilma Roussef, à la Chambre fédérale, il s’estdistingué par
une explication de vote choquante, diffusée endirect sur les chaînes de télévision du pays. Il a qualifi é de« héros national » Carlos Alberto Brilhante Ustra, letortionnaire le plus notoire de la dictature, et a ajouté : « laterreur de Dilma Roussef ». Ce colonel meurtrier avaitlourdement torturé la présidente, ancienne guérillera, pendantla dictature.
Mais ce n’est pas tout. Sa campagne promettait une révolutionpour détruire l’État corrompu et les ennemis de Dieu, de lapatrie et de la famille : communistes, gays, féministes,écologistes, militants noirs, militants des droits de l’homme,représentants de sociétés indigènes et de mouvements sociaux.Dans son dernier discours, adressé par téléphone portable à desdizaines de milliers de fans, rassemblés sur l’avenue Paulista àSão Paulo, il a menacé les opposants : « Allez en exil ou à“ponta da praia” », code utilisé par la dictature militaire (1964-1985) pour désigner les exécutions.
Allié à Donald Trump et à Steve Bannon, héritier des drapeauxde l’Intégrisme, le mouvement fasciste brésilien (créé dans lesannées 1930 et actif, plus ou moins ostensiblement, depuislors), Bolsonaro, tout au long de son mandat, s’est confronté àla Cour suprême, suggérant à plusieurs reprises qu’il serait surle point d’intervenir si les décisions continuaient à limiter sonpouvoir. Il a rallié la majorité du Congrès, élue dans le sillagede l’extrémisme de droite, cherché à plaire aux éliteséconomiques en faisant progresser le programme néolibéral,bien qu’il se soit heurté dès le début à l’opposition de la partiela plus puissante des médias – qui, toutefois, applaudit sapolitique économique.
Bolsonaro a harcelé les médias critiques, tandis que songouvernement et certains segments du système judiciaire quis’assumaient « bolsonaristes » ont cherché à « criminaliser » lesleaders sociaux, les communicants et les intellectuels. Leprésident défend l’héritage de la dictature militaire et ne cachepas son intention de faire, dès que possible, un coup d’Étatcontre les institutions démocratiques qui l’« empêcheraient degouverner ». Il appelle fréquemment ses fi dèles militants à
Il a qualifi é de « héros national » letortionnaire le plus notoire de la dictature. manifester dans les rues et mobilise un large réseau sur Internetautour du cri de guerre de la « dictature militaireavec Bolsonaro ».
En deux ans et demi de mandat, Bolsonaro a défaitpratiquement toutes les réglementations visant à protéger lespeuples indigènes et l’environnement, surtout en Amazonie,s’est allié aux mineurs et aux prédateurs de la forêt, a annulé lesamendes et les sanctions. Il a suspendu les commissions quiouvraient les ministères à une certaine forme de participation dela société. Il a supprimé ou réduit de manière drastique lesfonds et le soutien aux activités culturelles, artistiques,scientifi ques et éducatives. Il a fait pression sur le Congrès pourqu’il approuve l’« exclusion de l’illégalité », proposée parl’ancien juge Moro (actuellement hors mandat et mécontent)qui empêcherait de punir les policiers violents.
Bolsonaro, qui a été contraint de quitter l’armée pour avoirparticipé à d’obscurs plans d’actes terroristes contre laredémocratisation à la fi n des années 1970, a déclaré à latélévision
en 1999, alors qu’il était déjà membre du Congrès,que la dictature tuait peu et que son erreur consistait à torturerplutôt qu’à tuer. Il estimait qu’il était impossible pour le pays deprogresser sans tuer « quelques 30 000 personnes », àcommencer par le président de l’époque, Fernando HenriqueCardoso.
Dans les années qui ont suivi, il a rendu hommage aux policierscondamnés pour exécutions extrajudiciaires et a proposé delégaliser les milices, mafi as criminelles composées de policierset d’anciens policiers qui se présentent comme des « justiciers »et s’approprient une partie des bénéfi ces générés par toutes lesactivités économiques des communautés pauvres sous leurdomination armée, y compris l’accès aux terres publiques.Rappelons que des
miliciens sont accusés du meurtre de laconseillère municipale noire carioca, Marielle Franco, et de sonchauffeur, Anderson Gomes, le 14 mars 2018. Déjà au pouvoir,Bolsonaro a assoupli l’accès aux armes et opposé son veto à desmesures permettant le traçage des armes et les munitions. Sonfi ls, aujourd’hui sénateur, employait des membres de la famillede miliciens dans son cabinet lorsqu’il était député.
En 2020, cette voie écrasante contre l’État de droitdémocratique s’est heurtée à l’imprévisible : la pandémie.Ç’aurait pu être l’occasion pour Bolsonaro d’assumer le rôle
Pour se faire réélire, Bolsonaro investit dansdes alliances avec les forces armées et lespolices pour un éventuel coup d’État. d’homme d’État, d’appeler à surmonter la haine, de convoquerle soutien de la société, de s’entourer de scientifi quesspécialisés et de coordonner, avec les États et les municipalités,des actions sanitaires et économiques effi caces.
Ce n’est pas ce qui s’est passé. Le président a évalué lasituation comme une occasion de radicaliser son projetautoritaire, en intensifi ant les attaques contre l’opposition. Il adéfi ni la pandémie, d’abord comme une farce, un simplespectacle médiatique, puis comme le fruit d’une conspirationchinoise contre lui, Trump et ses alliés, visant à détruire lemonde chrétien occidental. Puis, alors que le nombre depersonnes contaminées et de morts augmentait, il a refuséd’accepter les chiffres, les a dénoncés comme étant surestiméset a encouragé ses alliés à envahir les hôpitaux et à dévoilerla manipulation.
Il a refusé d’envisager les politiques adoptées par plusieursgouverneurs et maires, comme la distanciation sociale etl’exigence du port de masques. Il s’est mis à dénoncer certainesautorités régionales et locales comme des dictateurs et à lesmenacer de convoquer l’armée pour « libérer le peuple ». Lorsd’une réunion ministérielle le 22 avril 2020, dont
l’enregistrement a ensuite été rendu public sur ordre judiciaire,Bolsonaro a déclaré qu’il était nécessaire d’armer le peuplepour résister aux pouvoirs locaux. Dans de nombreusesdéclarations publiques, le président a rendu les gouverneurs del’opposition responsables de la crise économique, qui existaitdéjà avant la pandémie et qui a été aggravée par celle-ci.
Lorsque les effets de la pandémie sont devenus tropdramatiques pour être dissimulés, Bolsonaro a accepté dedistribuer une aide d’urgence aux plus pauvres et, minimisanttoujours le drame sanitaire, a commencé à prôner l’utilisationpréventive de médicaments rejetés par la science. Soutenu parun cabinet parallèle d’acolytes, il a endossé la stratégieproposée par les principaux négationnistes : l’« immunitécollective ».
Les morts seraient inévitables, mais les plus faibles mourraient.C’était un projet hygiéniste. Lorsque la contamination serépandrait suffi samment, la pandémie céderait. Les plus fortsurvivraient. Il a refusé d’acheter des vaccins, a essayé de lesrefuser, les a critiqués et n’a cédé au besoin de les acquérirlorsque la seconde vague avait déjà tué plus de 200 000Brésiliens. La population la plus touchée est celle renduevulnérable par les inégalités raciales et socio-économiques.
En juin 2021, le chômage a atteint des niveaux sans précédent,la faim est revenue dans le pays, le Congrès n’est pas toujoursdocile envers le président ; Lula, innocenté par la justice, estdéjà en tête des sondages sur les intentions de vote en 2022, et le nombre de victimes mortelles de la pandémie atteint le demi-million. Malgré ce bilan dévastateur, le président maintient sacompétitivité électorale et son gouvernement bénéfi cie toujoursdu soutien
surprenant d’environ 25 % de la société (ce chiffreatteignait encore 40% en octobre 2020).
Ce soutien est encore important, mais insuffi sant pour le réélire.Par conséquent, Bolsonaro investit dans des alliances avec lesforces armées et les polices pour un éventuel coup d’État. Ilprévient d’ores et déjà qu’il n’acceptera pas de résultatsfrauduleux lors des élections de 2022 et que le système électoralbrésilien, avec les urnes électroniques, produira des fraudes. Ilavait déjà dénoncé avoir été victime de fraudes lors del’élection de 2018, où il aurait gagné dès le premier tour, maisn’a jamais présenté de preuves à l’appui de cette accusation.
Le système de vote électronique fonctionne depuis denombreuses années et il n’y a jamais eu le moindre soupçonplausible de fraude. Bolsonaro exige maintenant que le Congrèschange le système et détermine que les votes soient imprimés,ce qui ouvrirait la porte à une guerre de contestationsjudiciaires, d’accusations, d’émeutes et à l’invalidationdu processus.
Le désordre est l’utopie de Bolsonaro, le chaos serait le signeavant-coureur du coup d’État qu’il prépare, jour après jour. Iln’y a plus moyen de cacher la nature fasciste du projet duprésident. Il reste à voir si la société sera prête et capable dedéfendre la vie et ce qui reste de la démocratie.
traduit du brésilien par Barbara Serrano
[1]
Tomás de Torquemada, dominicain espagnol, a été lepremier Grand inquisiteur de l’Inquisition espagnole, à la fi ndu XVe siècle. Sous son autorité, des milliers de personnes ontété exécutées et des centaines de milliers exiléesde force (NDLR).
Luiz Eduardo Soares
écrivain, anthropologue et politiste